
Confinement et télétravail : mélange fatale pour la libido féminine
La Covid 19 et ses confinements ont des répercutions sur le travail, la société, … Et votre vie sexuelle. Si vous êtes une femme mariée, il est fort possible que ces derniers aient impacté votre libido. On vous dit tout.
Cette année 2020 a révélé bien des surprises. Peu de bonnes. Et la pandémie mondiale a transformé le monde du travail, poussant des millions de Français au télétravail. Le but étant à la base de limiter la propagation du coronavirus. Si cette solution semble bonne pour le secteur de l’emploi, il n’en va pas forcément de même pour le bien être du couple.
Le télétravail ne convient pas à tout le monde. Si certains sont plus productifs, d’autres sont proches de la dépression. Et les femmes sont plus fortement implantées que les hommes. En effet, elles ont pu voir leurs désirs sexuels fondre comme neige au soleil. Résultat : 8 femmes mariées sur 10 ont vu leur libido chuter depuis qu’elles sont en télétravail. On peut donc facilement imaginer les conséquences sur leur vie sexuelle et leur couple.
À l’heure actuelle, ce sont les célibataires qui couchent le plus, pas les gens en couple
Eh oui. Merci Tinder. Après des mois à avoir fantasmer sur l’ « autre », les nouveaux amants se retrouvent et en profitent. Alors que pour les couples, c’est plus compliqué. À deux ou plus dans un appartement ou une maison, parfois trop petits, chacun est serré et l’intimité est limitée.
De plus, l’expérience du télétravail ne convient pas à tout le monde. Savoir se cadrer, se mettre des limites, des horaires de fin, transformation du lieu de vie en bureau, … Autant de points qui ont tendance à couper toute libido féminine ou masculine. Mais surtout féminine.
Une fois de plus, c’est le site Gleeden, spécialisé dans les rencontres extra-conjugales, qui nous donne une idée de la situation. Réalisant une étude qui interrogeait 2541 femmes françaises mariées, les réponses ont été surprenantes. Si on s’attendait à ce que le télétravail favoriserait les moments coquins dans le couple, il n’en ait rien. Ce serait même le contraire !
« Bonjour Me l’abstinence, je recherche ma collège libido »
Si on savait que 39% des Français avaient renoncé au plaisir charnel pendant le premier confinement et que beaucoup d’entre eux n’avaient plus de désir sexuel à cause de cette cohabitation forcée, 79% des interrogées ont affirmé observer une baisse de leur libido depuis qu’elles exercent leur activité professionnelle à domicile et 74% avouent n’avoir eu aucun rapport sexuel depuis le début du second confinement.
Pourquoi une telle perte de désir ? Pour la majorité des sondées (81%), l’exercice de leur activité à distance est source de stress, ce qui a des conséquences directes sur leur vie sexuelle. 68% confient ne “pas avoir le temps et ne pas arriver à s’arrêter de travailler”. 65% avouent ne “plus se sentir sexy ou désirable” depuis qu’elles sont en télétravail (la faute au pyjama et à la cure de sébum ?). Tandis que 35% des répondantes expliquent la chute de leur libido par un manque de stimulations extérieures, en rencontrant des inconnus dans la rue, par exemple.
Un manque de libido justifié par de petits mensonges à leurs compagnons
Cela pourrait paraître anodin. Après tout, une baisse de la libido féminine, ce ne serait pas la première fois. Mais ce qui nous fait lever un sourcil interrogateur, c’est que les femmes justifient leur attitude. Nouveau ! Et pourtant, les femmes ne devraient pas à avoir à le faire. Un couple, on sait que rien n’est linéaire alors pourquoi se justifier ? Qu’on en parle ou qu’on échange ok, mais le reste devrait se faire naturellement.
En tout cas, une écrasante majorité (88%) affirme dire haut et fort à leur partenaire qu’elle n’a pas envie de faire l’amour. Mais malheureusement, beaucoup de femmes mentent à leur compagnon. 54% ont déjà “prétexté un mal de tête”, 32% ont « évoqué des règles interminables” et 11% ont joué la carte du bruit qui pourrait réveiller les enfants pour ne pas avoir de rapport sexuel.
Le bonheur des français en berne suite à l’isolement social
D’une manière générale, les français ont mal vécu les confinements du Covid 19 en se sentant parfois très isolés. Il n’y a pas que la sexualité et la libido féminine qui ont été impactés. De manière générale, le bien-être ressenti par la population française dans la vie quotidienne a nettement baissé pendant le premier confinement, selon une grande étude qui a recueilli plus de 11.000 témoignages grâce à des questionnaires auto-administrés par internet, avec un échantillon représentatif en termes de classes sociales, de territoires, d’âges ou de sexes.
L’autrice de cette étude est Lise Bourdeau-Lepage, professeure de géographie à l’université Jean Moulin Lyon 3 et chercheuse au sein de l’UMR Environnement, ville, société au CNRS. Elle a constaté que sur une échelle de 0 à 10 (10 étant un bonheur absolu), le bien-être de la population française a baissé en moyenne de 1,4 point pendant le premier confinement pour s’établir à une moyenne de 5,7 pour les individus partageant leur toit avec d’autres et de 5,4 pour les personnes seules. Si la note a baissé dans la même proportion dans ces deux catégories, «il faut dire que les personnes seules ont déjà un bien-être inférieur aux autres en temps normal», explique Lise Bourdeau-Lepage.
Pendant ce qu’elle appelle « le grand confinement », de nombreuses personnes seules ont souffert d’isolement social, ce qui a contribué à dégrader leur sentiment de bien-être. Et impacté leur libido.
«Le fait de vivre seul apparaît a priori comme un facteur favorisant l’isolement social. Seuls 22,3% des Français ayant traversé le confinement seuls déclarent ne jamais se sentir isolés socialement au cours du confinement contre 36,5% pour les autres. Notre étude montre qu’au cours du confinement, une personne vivant seule avait 1,6 fois plus de chance de se sentir plus isolée socialement que d’être dans la même situation qu’avant le confinement», poursuit Lise Bourdeau-Lepage.
Et l’infidélité ? Vraie tendance ou simple rumeur ? Les raisons ?
Dans cette étude, aucune question ne portait sur les retrouvailles clandestines qu’ont pu organiser certaines personnes sondées pour rompre leur isolement. Bien qu’on est pu voir une flambée de l’infidélité en ligne. Mais la chercheuse du CNRS a remarqué plusieurs phénomènes sociaux intéressants.
«Une personne qui prenait part aux manifestations de soutien au personnel soignant au cours du confinement en applaudissant à sa fenêtre à 20 heures avait 13,5% de chance en moins d’être plus isolée socialement qu’avant le confinement. Certains de mes collègues qui habitent à Lyon m’ont aussi rapporté que dans les immeubles, certains habitants organisaient des petits apéros sur le palier de leur étage pour briser un peu l’isolement social», pointe Lise Bourdeau-Lepage.
Si les célibataires utilisent Tinder pour se réconforter, le site Gleeden lui, a en effet enregistré une hausse de 260 % de son trafic au mois de mars par exemple, comparé aux mois de mars des années précédentes. Le nombre d’inscrits a même bondi de 170 % ces dernières semaines. Comme quoi, la libido n’est pas en berne pour tout le monde !
Et cette « activité » extra-conjugale pour passer le temps semble porter ses fruits, puisque les conversations durent deux fois plus longtemps que normalement, et le temps moyen d’un utilisateur sur le site est de 2h30 (contre 1h en moyenne en temps normal…).
Infidèles mais discrets
Mais en ce temps de confinement, les infidèles souhaitent plus que jamais garder leur démarche secrète, et mettent tout en œuvre pour se faire discrets : « 87% des connexions enregistrées depuis le confinement ont été réalisées depuis un mobile, 79% des membres ont opté pour le mode discret (permettant de transformer la couleur violette en bleu type réseaux sociaux) et 76% ont enclenché l’option « sortie d’urgence » permettant déconnexion automatique de l’application sur simple secousse de son téléphone. », précise le communiqué Gleeden.

