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La masturbation féminine a besoin d’un coup de main !

Si la masturbation chez les hommes est très couramment pratiquée, il n’en est pas forcément de même chez les femmes. 26% d’entre elles déclarent ne pas pratiquer du tout l’onanisme (contre 5% chez les hommes). Pourquoi une telle différence ? Pourquoi la masturbation féminine est-elle réfrénée ?

 

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Si on parle plus librement de sexualité de nos jours, en parler et le faire sont deux choses différentes. Et si le clitoris reste un mystère pour de nombreux hommes, certaines femmes ne le connaissent pas mieux et ne savent pas comment se faire plaisir seules. Pourtant, la masturbation est reconnue pour apporter plusieurs bienfaits au corps et au cerveau. Les femmes seraient-elles là aussi inégales face aux hommes ? 

 

La masturbation féminine, un sujet qui se démocratise… un peu

Si parler de masturbation féminine était encore un peu nébuleux il y a peu, de plus en plus de sites, de média en parlent afin de libérer les femmes sur leur sexualité. Articles, réseaux sociaux, reportages, podcasts, … On en parle de partout. Un compte qui apporte pas mal d’informations techniques pour hommes et femmes tout en bienveillance est le Jouissance Club. Ce profil rencontre un vrai succès car il aborde sans pudeur la sexualité et le plaisir féminin et masculin avec de vrais conseils pratiques. 

 

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Si vous ne connaissiez rien de l’orgasme féminin, ici vous saurez tout. Les femmes peuvent trouver de quoi satisfaire leur partenaire mais aussi de quoi se faire plaisir en solo, et pratiquer une masturbation féminine sans honte. Il y a peu, on minimisait encore le rôle du clito dans le plaisir féminin et on pensait que très peu de femmes avaient des orgasmes clitoridiens. Grave erreur.

Pour autant, si la masturbation féminine se démocratise, on a encore du chemin à faire pour lever tous les tabous. D’après un sondage Ifop pour le site internet Le Plaisir féminin, réalisé en juin 2017, les Françaises sont 26% à ne pas se masturber. Et pour 45%, cela reste un sujet difficile à aborder. Le même sondage nous apprend, à titre de comparaison, que seuls 5% des hommes ne se masturbent pas et que l’autosexualité est bien plus occasionnelle chez les femmes («14% des femmes déclarent se masturber au moins une fois par semaine, contre 50% des hommes»).

 

Quelles sont les raisons d’un tel écart ? 

De nombreuses femmes hétérosexuelles déclarent ne pas avoir besoin de jouir à chaque rapport. Ou de se faire plaisir en solo, que ce soit grâce à des caresses ou une pénétration. Certaines avouent même n’avoir aucune envie à ce sujet… Ne pas savoir comment cela fonctionne et que le désir de se masturber ne vient pas. Il est vrai que si on connait tout de la masturbation masculine, on parle beaucoup moins de « techniques » pour le faire chez les femmes. Sachant en plus que chaque femme est différente. Et que ce qui mène à la jouissance varie en fonction de plusieurs éléments. 

 Pour la journaliste spécialisée dans les questions de sexualité Maïa Mazaurette, auteure de Sortir du trou. Lever la tête, il existe, chez certaines femmes, une confusion entre pulsions sexuelles internes et externes –ce que l’Association française d’urologie nomme désir sexuel «spontané» et désir sexuel «réactif ». « J’ai rencontré des femmes qui attendaient que le désir vienne de l’intérieur du corps, alors qu’il peut être provoqué par quelque chose d’extérieur. Un élément qui peut donner envie : un film, une idée, un homme, une femme…» Selon Maïa Mazaurette, chez ces femmes, l’imaginaire sexuel est bloqué, et « l’espace de masturbation est désinvesti ».

 

Savoir comment faire 

Un des facteurs bloquants majeurs de la masturbation féminine, c’est le manque de connaissance de ce petit organe du plaisir. Pour certaines, cela prend du temps de trouver la bonne technique et de savoir maitriser le chemin jusqu’à la jouissance. De plus, un élément important est de pouvoir se « mettre dans l’ambiance » pour se détendre et arriver à trouver la voie dorée qui amène à l’orgasme. Il faut aussi le faire pour soi, et pas pour faire comme les autres. Il faut en avoir envie et le désirer. Sinon ça ne marche pas. 

 

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Rappelons aussi que par nature, les femmes sont souvent moins sensibles à l’excitation externe que les hommes. C’est ce que montrent les études d’excitabilité sur lesquelles se base Maïa Mazaurette dans ses travaux. « Dans ce type d’études, les chercheurs montrent des films pornographiques à des hommes et à des femmes, explique l’auteure. Pour mesurer l’excitation de ces dernières, on place un ballon gonflable dans leur vagin.

Résultat : leur vagin se gorge de sang, d’où une pression sur le ballon. On remarque ainsi que les femmes sont tout aussi excitables que les hommes, voire plus. Cependant, quand on leur demande de rapporter leur vécu, elles ne réalisent pas toujours qu’elles ont été excitées ». Un élément revient régulièrement pour expliquer cette auto-censure : la honte. «Dès que je mouille, je trouve ça dégoûtant», déplore une jeune femme.

 

Attention aux a priori

Les idées préconçues sont la mort du plaisir solitaire. Si vous partez avec des idées toutes faites, vous n’abordez pas la masturbation féminine d’une bonne façon. Et votre cheminement risque d’être long avant d’atteindre votre objectif. Mais c’est parfois indépendamment de la volonté de la personne. Car les idées conservatrices sont souvent endoctrinées en nous malgré nous, et ce, depuis très longtemps (éducation, société, …). Et la gêne s’installe, freinant le plaisir : « Chez les hommes, la sexualité serait naturellement compulsive. Alors que chez les femmes, elle serait totalement contrôlée.

Il y a cette idée que, quand on est une femme, on ne peut pas admettre assouvir ses pulsions de manière solitaire. Ça briserait l’exigence de retenue associée à l’imaginaire général », développe le chercheur François Kraus, en charge de l’expertise «Genre, sexualités et santé sexuelle» à l’Ifop. Élise, jeune fille interrogée sur la question, abonde en son sens : « J’avais en tête que se masturber, c’était pour les hommes, et les hommes seuls. »

Eh bien non, les femmes aussi ont le droit au plaisir et à l’onanisme. 

 

La jouissance est-elle possible sans partenaire et sans pénétration ? 

Pour certaines, celles qui ont du mal avec la masturbation féminine, le plaisir est indissociable de ces deux points. Elles sont donc « obligées » d’attendre leur conjoint pour éprouver du plaisir et atteindre l’orgasme. 

 

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« Avec le peu de recul que j’ai, je pense que je vois la pratique sexuelle comme une activité à partager. Et que c’est ça qui me bloque, tant psychologiquement que physiquement », réalise Élise. « Les femmes concernées sont souvent imprégnées d’une vision de la sexualité féminine étroitement liée à la conjugalité et à la pénétration. Pour elles, la sexualité féminine légitime n’existe que dans le cadre conjugal ou relationnel. Admettre qu’on a une activité sexuelle solitaire reviendrait donc à avouer qu’on est incapable de séduire quelqu’un à même de nous donner ce plaisir », poursuit François Kraus.

 

La masturbation féminine est-elle indispensable à une sexualité épanouie ? 

Cette conception de la sexualité, pour Maïa Mazaurette, c’est « quitte ou double ». « Soit la libido des femmes est en sommeil… Et il n’y pas d’exploration pour réveiller le désir et accéder à l’orgasme. Soit, au contraire, le rapport à la sexualité est fondé sur un modèle de conte de fée.  La femme hétérosexuelle attend que l’homme arrive. Et là, c’est un feu d’artifice avec le partenaire ».

La Dre Tourmente se veut toutefois rassurante. Ne pas se masturber n’équivaut pas forcément à une vie sexuelle dépourvue de plaisir. « La découverte de son corps se fait parfois avec un ou une partenaire. Et la masturbation ne doit pas être une obligation ou une énième injonction sexuelle », tempère la sexologue. « Mon chéri contrôle très bien mon plaisir. Et je ne me sens pas du tout marginale », confirme une jeune femme.

 

Les femmes peuvent être actives dans leur sexualité

Ce qui est sûr, qu’on se masturbe ou non, plus on en parlera plus cela deviendra facile. Et plus les femmes seront « libres » de s’y adonner. Les choses changent. La société évolue et nos média (réseaux sociaux, cinéma, TV, … ) donnent de plus en plus de place à la jouissance féminine. Les rôles changent et les tabous se brisent peu à peu. À notre générations d’éduquer les jeunes femmes à venir sur la masturbation féminine et le droit au plaisir lors d’un rapport solitaire ou à deux. Et pour les autres, il y a différentes façons d’avoir du bon sexe après 40 ans...

 

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